Les deepfakes, innovation ou menace ?

En environnement professionnel comme personnel, les Deepfakes (Hypertrucage) se multiplient et sont au cœur de l’actualité. VMware note une augmentation de 13% de l’utilisation de cette technologie dans le cadre de cyberattaques par rapport à l’année dernière.

Un deepfake est une vidéo ou un contenu multimédia manipulé par des algorithmes d’apprentissage profond (deep learning). Ces algorithmes sont capables de superposer le visage d’une personne sur celui d’une autre dans une vidéo, créant ainsi une simulation réaliste de quelqu’un disant ou faisant quelque chose qu’il n’a jamais dit ou fait en réalité. Les deepfakes peuvent également être utilisés pour altérer des discours, des gestes ou des expressions faciales.

Finalement, avec un Deepfake, on peut faire dire tout ce que l’on veut, à qui l’on veut.

Les Deepfakes : quels usages ?

Sur les réseaux sociaux, les Deepfakes humoristiques se multiplient. Les personnalités publiques (acteurs, chanteurs voire même politiques) sont mises en scène dans toute sortes de situations différentes.

Rajeunir Robert De Niro dans The Irishman
Parcours interactif au Musée Dalí
Faire parler 9 langues à David Beckham pour une campagne de sensibilisation à la Malaria

Dans le monde du cinéma :  

Cette technologie est utilisée afin de faire revivre des acteurs décédés (Fast and Furious) ou encore faire correspondre l’âge d’un personnage avec l’âge réel d’un acteur ou d’une actrice. 

Education et histoire : 

Certains musées ont pu mettre en place des reconstitutions historiques bluffantes et ainsi créer des parcours où les visiteurs peuvent interagir en direct avec de grands personnages de l’histoire.

En environnement professionnel :

Les Deepfakes permettent de communiquer de manière personnalisée en réduisant les coûts grâce à la création d’une multitude de contenus segmentés et traduits à partir du tournage d’une seule vidéo. 

Le danger des Deepfakes 

Les cybercriminels vont désormais au-delà de l’utilisation des deepfakes pour des opérations d’influence ou des campagnes de désinformation. « Leur nouvel objectif est d’utiliser la technologie deepfake pour compromettre les organisations et accéder à leur environnement », note VMware. La majorité de ces attaques par deepfakes utilisent le format vidéo (58%), plus que l’audio (42%).

En conséquence, les deepfakes représentent une menace sérieuse pour les entreprises, avec un potentiel de compromission élevé de leurs systèmes et données sensibles.

Comment les repérer ?

Repérer les deepfakes peut être un défi, mais il existe quelques signes révélateurs à surveiller. Des anomalies dans les mouvements du visage, des imperfections dans la synchronisation audio-visuelle ou des incohérences dans le contexte de la vidéo peuvent indiquer qu’il s’agit d’une manipulation. De plus, il est important de vérifier la source de la vidéo et d’être conscient des techniques de détection de deepfakes en constante évolution.

Il existe des astuces pour faire la différence entre vrai et faux contenu vidéo. Cela tient souvent à des détails… et nécessite de se montrer attentif.

• Bien regarder les lèvres de la personne qui s’exprime.

Certaines vidéos générées par l’IA ne sont pas capables de synchroniser correctement les lèvres avec les paroles du protagoniste. Il peut y avoir un petit décalage entre le mouvement des lèvres et la voix

• Attardez-vous sur les expressions du visage.

Si celui de votre interlocuteur apparaît un peu figé et statique, il est possible que vous ayez à faire à un deepfake. Parfois, les contenus générés par l’IA oublient les clignements des yeux. Sur certaines vidéos factices, les protagonistes ne clignent jamais les yeux.

• Étudiez la couleur de la peau.

Bien souvent, les deepfakes ont du mal à reproduire la manière dont la lumière se reflète sur la peau d’un être humain. Le grain de l’image peut aussi trahir l’existence d’un contenu généré par l’IA. Des différences de qualité ou de résolution entre le visage et le reste de la vidéo peuvent vous mettre la puce à l’oreille.

Il est également possible de démasquer des « deepfakes » audio.

Si vous êtes confronté à un interlocuteur qui vous semble suspect, le mieux est de lui poser une question privée. S’il est incapable de vous répondre, il se peut que vous parliez avec une voix clonée par l’IA.

Écoutez-le parler et attardez-vous sur le vocabulaire choisi par la personne qui vous demande de faire quelque chose. Si les mots employés ne cadrent pas avec ses habitudes, méfiez-vous.

Sur Internet, il existe de plus en plus de sites qui permettent de vérifier qu’un contenu a été, ou non, modifié ou généré par une IA. La plupart sont en anglais et nécessitent de s’inscrire sur une plateforme pour accéder à une version gratuite, ou de télécharger un logiciel. On retiendra Illuminarty un outil en ligne qui propose d’analyser un contenu photo ou texte en le glissant sur la plateforme.

À noter que ces outils de détection font, eux aussi, appel à l’intelligence artificielle… cette fois pour la bonne cause !

Que faire en environnement professionnel ?

« La prévention et la détection des deepfakes doivent être la priorité absolue des forces de l’ordre », écrivait alors Europol. Pour l’agence, cela passe par la formation des services répressifs à leur détection ainsi que l’investissement dans des capacités techniques.

Ainsi, les entreprises devraient investir dans des programmes de sensibilisation à la cybersécurité, en mettant l’accent sur la reconnaissance des deepfakes et les bonnes pratiques en matière de sécurité des données.


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