Numérique et présidentielle

Numérique et présidentielle

Nous en sommes plus que jamais consciens, le numérique est au cœur de nos vies. Internet, réseaux sociaux, dématérialisation, Intelligence Artificielle, métavers ou encore crypto monnaies, on ne vous apprend rien, le numérique est un enjeu majeur pour l’économie et la société de demain.

La pandémie mondiale a d’autant plus accéléré la nécessité pour l’ensemble des citoyens, des organisations et entreprises françaises d’avoir accès à un environnement numérique.

Le sujet du numérique étant trop peu présent dans les débats politiques, plusieurs organisations telles que le Conseil National du Numérique (CNNum) ont fait appel aux candidats à se saisir du sujet pour le placer au cœur de la campagne présidentielle.

Ainsi, à quelques jours du second tour de l’élection présidentielle, nous vous faisons un petit rappel des propositions énoncées par les candidats concernant leur programme numérique.

1) Souveraineté numérique et protection des données

La protection des données et la mise en place d’un plan de souveraineté sont les sujets les plus abordés par les candidats à l’élection présidentielle.

Ils sont unanimes là-dessus, et évoquent tous un certain « protectionnisme » quant aux données et aux « pépites françaises ». Il faut protéger les entreprises stratégiques et mettre un plan d’investissement en place afin de bloquer les rachats par des fonds étrangers, « comme le font les Américains et les Chinois ».

En effet, les GAFAM sont sur toutes les lèvres, ou presque.

Marine Le Pen est claire : il faut encourager la création de géants du numérique français pour les concurrencer voire les remplacer sur le continent.

Emmanuel Macron indique qu’il est trop tard pour pouvoir les concurrencer mais qu’il faut donc développer d’autres géants dans le secteur.

Pour garantir un cadre de souveraineté et protéger les données précieuses des citoyens, ce plan d’investissement donne aussi l’opportunité de créer des infrastructures technologiques françaises. Ainsi, les candidats s’accordent sur la volonté d’ouvrir des datacenters situés en France, de droits français, ainsi qu’un cloud européen. Pour ce faire, Emmanuel Macron, président-candidat, affirme vouloir investir 30 milliards d’euros dans « les secteurs de l’avenir » pour porter et aider les start-ups françaises. Il précise que des Licornes doivent continuer à émerger sur le territoire français, comme cela s’est déjà produit depuis le début de son quinquennat.

Pour ne plus dépendre des acteurs Américains et Chinois, le président de la République a également évoqué la nécessité de construire un métavers européen. Pour appuyer sa volonté d’investir dans l’univers numérique, Emmanuel Macron a même ouvert un serveur sur Minecraft, l’un des jeux en ligne le plus populaire au monde, dédié à sa campagne présidentielle.

2) L’enseignement numérique

Les déserts numériques et les disparités entres certains territoires français sont malheureusement toujours existants. Emmanuel Macron s’est prononcé en faveur d’un accès égal et gratuit aux ressources. Le président de la République a ainsi promis de déployer un financement de 150 millions d’euros pour surmonter les difficultés de connexion dans ces zones rurales.

De plus, tous les candidats à l’élection présidentielle ont énoncé le sujet de la formation des futurs talents du numérique. Ainsi, tous les candidats se disent favorables à mettre tout en œuvre pour permettre une meilleure appréhension du numérique. Enseignements de la culture scientifique et technique, formations pour apprendre à (mieux) se servir des outils numériques et formations aux métiers du numérique sont une nécessité contre l’illectronisme et la précarité numérique.

En effet, Emmanuel Macron affirme vouloir que les élèves, dès la 5e, soient formés, par des experts, au code et aux différents usages du numérique.

3) L’écologie et le numérique

Le numérique est aussi un levier important pour l’environnement. Un sujet difficile quand il s’agit de ne pas sacrifier les opportunités des usages et de la consommation numérique. Emmanuel Macron a quand même su intégrer dans son programme la mise en place de politiques encourageant l’économie circulaire et la réparation des appareils technologiques. Tous les candidats soutiennent une grande filière de réparation et du reconditionnement des équipements informatiques. Il assure que le télétravail mis en vigueur lors de la pandémie a eu un impact positif quant à l’empreinte carbone et à la réduction des trajets inutiles.

Chez Marine Le Pen, le Rassemblement National souhaite mettre en avant des normes plus éco-responsables dans l’industrie avec l’extinction des machines à la mise en veille par exemple. L’objectif étant une limitation du gaspillage et une utilisation raisonnée du numérique, ces nouveaux principes seraient donc appliqués par l’éducation de gestes pratiques.

Conclusion

Le numérique ne fait pas encore partie des thèmes prioritaires dans les campagnes présidentielles des différents candidats. Beaucoup de sujets participant à la souveraineté numérique, tels que les véhicules autonomes, la robotique industrielle ou même les cryptomonnaies, n’ont pas étaient abordés. Cependant, tous intègrent davantage l’espace numérique dans leur programme.

Rappel des propositions des candidats au 1ER tour

1) Souveraineté numérique et protection des données

Concernant la maîtrise des données, Yannick Jadot affirme qu’il est essentiel de garantir un encadrement et une protection sur les transferts de données. Pour ce faire, il se dit favorable à l’adoption d’un RGPD 2 avec un système de « portefeuille » permettant aux plateformes de demander l’usage des données aux consommateurs.

Selon Valérie Pécresse, l’ex-candidate du parti Les Républicains (LR), il est essentiel d’instaurer une préférence française et européenne dans la commande publique de logiciels, passant ainsi par l’acquisition d’un cloud souverain. Jean-Luc Mélanchon avait placé au cœur de son programme, la volonté de rendre disponible ce cloud, basé sur des logiciels libres, pour tous les citoyens et entreprises. Le candidat du mouvement La France Insoumise, souhaitait mettre en avant une gouvernance mondiale d’Internet en établissant une agence dédiée à l’ONU. Cette cyber souveraineté est une nécessité pour garder la main sur les données stratégiques.

Éric Zemmour se disait doter la France « des moyens de son ambition numérique ». Ainsi, sa volonté était de pourvoir à la demande croissante d’investissement dans la blockchain et le Web3 en exonérant d’impôts la plus-value des cessions de crypto-actifs, dès lors que celle-ci était reversée dans le capital d’une entreprise à l’économie réelle. Pour continuer dans le même sens, l’ex-candidat assurait vouloir favoriser l’émergence de stablescoins euro portés par la Banque Centrale Européenne.

2) L’enseignement numérique

L’avenir du numérique en France passe forcément par l’éducation du numérique. Valérie Pécresse met un point d’honneur sur la formation d’un million de jeunes talents pour répondre aux besoins des métiers en tensions. Celle-ci aurait été mise en place via la création d’une École nationale du numérique et grâce à l’intégration du codage dans les programmes scolaires dès la classe de 6e.

Le programme de Jean-Luc Mélanchon s’appuyait également sur la volonté de créer un centre national du jeu vidéo et ainsi développer une filière publique de formation dans ce domaine.

Concernant la formation en entreprise, Éric Zemmour s’est dit favorable à l’exonération de charges à l’embauche pour l’emploi de deux apprentis pour une durée de 2 ans. Anne Hidalgo affirme aussi de son côté, vouloir valoriser davantage les formations en alternance.

3) L’écologie et le numérique

La responsabilité technologique sur le secteur de l’écologie a logiquement aussi fait partie du débat. Le candidat écologiste appelle à un usage raisonnable d’Internet, tout « comme l’eau et l’électricité ». Ainsi, il suggérait de rendre le numérique accessible grâce à des donations avec des tarifs dit sociaux. De plus, il énonçait la volonté de former les élèves à un usage « raisonné » du numérique.

Dans son programme, le candidat dit également vouloir réduire l’impact environnemental du numérique. En effet, l’obsolescence programmée des terminaux et l’empreinte carbone émise par le stockage des données, ont un sérieux impact sur le climat et l’accès aux ressources naturelles. Ainsi, Yannick Jadot, Anne Hidalgo et Valérie Pécresse désirent passer à 5 années la garantie des produits et favoriser les équipements réparables pour soutenir la récupération et le recyclage des matériaux.

Ainsi, la candidate des Républicains souhaitait instaurer un chèque « récupération » de 10 € pour les smartphones et de 50 € pour les ordinateurs pour tous ceux qui ramènent, chez un réparateur français, leurs matériels numériques usagés.

De plus, afin de rendre Internet plus vert, certains candidats à l’élection présidentielle déclarent vouloir utiliser les data centers comme sources de chaleurs (eau chaude, chauffage, …). Valérie Pécresse avait également pour ambition de créer un Green Data Hub pour la supervision des données environnementales.

La généralisation du réseau 5G se fait attendre par beaucoup, mais le candidat écologiste assume vouloir privilégier les réseaux filières. Sans pour autant y être opposé, il souhaite connaître toutes les finalités quant à la maîtrise de l’empreinte carbone pour les opérateurs.

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